World Café, Open Forum, … les techniques de réunions de groupes font des pas de géant. Plus ludiques, plus inspirantes, participatives jusqu’à devenir presque auto-organisées, ces méthodes permettent de créer des échanges riches et d’arriver rapidement à des contributions nombreuses ou à des plans d’action.
Un élément clé de la dynamique humaine dans les sociétés modernes est certainement la croissance. Croissance individuelle, attendue par chacun pour soi-même et pour sa descendance ; croissance économique et sociale, sensée assurer la première.
Historiquement, les femmes et les hommes de ces sociétés ont surtout recherché une croissance quantitative. Plus de mètres carrés pour leur logement, de moyens et d’occasions de se déplacer, de calories dans leur assiette, d’années à vivre en bonne santé et même de connaissances dans leur cerveau … Consolidée, cette croissance aboutit à peu ou prou à plus de PIB.
Aujourd’hui, la croissance des quantités est remise en cause. Comme le rappelle l’excellent Alternatives Economiques (Hors-série L’économie durable) au-delà d’un certain seuil de revenus, estimé à 15-18.000 $ / an, les revenus marginaux n’entraînent de progrès ni dans l’espérance de vie, ni au niveau de la santé, ni dans la sensation d’être heureux. Sur le plan de la planète, les ressources nécessaires à la croissance des quantités dépassent dès maintenant celles disponibles en eau, air propre, terres cultivables et matières premières.
Un point clé (peut-être un point d’inflexion, celui de la rupture de paradigme) serait de passer à une croissance, non pas seulement plus durable (toujours plus, mais avec moins d’effets secondaires), mais à une croissance des qualités.
Le team building n’aime pas le bon sens. Celui-ci conseille au manager de diminuer l’ambivalence des situations et d’orienter son équipe aussi vite que possible sur option rassurante.
Un récent article de Nils Plambeck, paru dans le cahier recherche@hec semble montrer le contraire.
Dans cet article, intitulé “l’ambivalence du dirigeant”, l’auteur montre :
- qu’évaluer à la fois les bénéfices et les inconvénients d’une situation engendre des réponses innovantes et créatives ;
- que donner à chaque solution (notamment lorsqu’elles sont proposées par des acteurs différents) une égale attention permet de diminuer les frictions au sein des équipes ;
- enfin, qu’il ne faut pas hésiter à étudier des solutions aussi tranchées que possibles.
Voici donc une nouvelle fois la preuve qu’avant de converger, il faut diverger. C’est la base des approches créatives. C’est aussi celle d’un bon management d’équipes.
Laurent Ryckelynck
Dans un monde qui change -et je devrai dire, qui DOIT changer - , l’invention, la créativité, l’imagination … bref, tout ce qui permet de découvrir des pistes nouvelles est une ardente nécessité. Il y a plusieurs années, je me suis justement penché sur la créativité et suis parti à la recherche de sa source. J’y reviendrai.
Pour l’heure, je ne résiste pas à l’envie de mentionner le billet de mon cher associé, Olivier Piazza, qu’il a publié il y a peu sur son blog Selfway. Je vous recommande d’aller y faire un tour si ce n’est déjà fait, et de ne surtout pas manquer la performance d’Elisabeth Gilbert, réalisée lors d’une intervention TED.