La diversité est un sujet d’actualité. Alors, allons vers l’autre. On aborde généralement l’autre par ses différences. Au premier rang, car les plus visibles, il y des différences physiques (couleur de la peau, handicap …) et des signes : tenue vestimentaire, alimentation, signes religieux, etc.
Les mécanismes de la réaction à la différence visible sont maintenant mieux connus, grâce aux neurosciences. A. Damasio a montré qu’elle commence par l’émergence d’une ou de plusieurs émotions, avant même qu’apparaissent les sentiments, amorce de pensée structurée.
Le handicap est un exemple de différence. Nous avons mené en mai 2008 une enquête nationale sur la réaction au handicap. Lorsqu’on demande aux participants d’étalonner les émotions qu’ils ont ressenties au contact d’une personne handicapée, ils évaluent leur gêne à 3,9 sur une échelle de 10, leur sympathie à 7,6.
Prenons un autre cas de différence. Cette fois avec un signe dont on parle régulièrement dans la presse, la burka. Nous avons mené récemment une enquête flash, sans prétendre à l’exactitude statistique, mais pour nous faire une idée du phénomène. Résultat : face à une femme portant ce vêtement, on observe que les émotions de retrait sont du même ordre que pour le handicap (gêne 4,5), tandis que les émotions d’attirance sont très faibles (sympathie 2,7).
L’autre jour, dans un cocktail, je me retrouve entre deux femmes, la cinquantaine. Je ne les connais pas, mais j’apprends rapidement qu’elles se sont déjà croisées une fois rapidement et qu’elles sont toutes les deux dans la communication. L’une dirige une agence de relations presse, l’autre anime un réseau d’entrepreneurs.
La discussion va bon train. Dès que l’une a fini de parler, l’autre enchaine. J’écoute et regarde alternativement chacune.
Soudain, je me rends compte d’un fait étrange : il n’y a pas à proprement parler de discussion. Chacune explique ce qu’elle fait, ce qui lui est arrivé dans telle ou telle circonstance. L’autre réagit de même, sans apparemment prendre en compte le moins de monde ce qu’a dit la première.
La dimension cachée
En réalité, ces deux femmes font exactement comme si elles ne s’écoutaient pas. Comme tant d’autres, elles semblent utiliser cette discussion pour soigner leur ego en le mettant en avant sous le meilleur angle possible.
Sensible à l’influence des émotions, je ne pouvais manquer la lecture du “premier livre à explorer la dimension émotionnelle de la mondialisation”, autrement dit La géopolitique de l’émotion, de Dominique Moïsi.
Pour l’auteur, soient trois émotions : l’espoir, l’humiliation et la peur, qui se partagent le monde. L’espoir est un fruit d’Asie, l’humiliation vient du monde arabe et la peur germe en Europe et aux Etats-Unis. De ces émotions découleraient de nombreux comportements que l’auteur observe avec perspicacité.
Voici un livre intéressant, qui nécessitera des études plus poussées pour valider les intuitions de son auteur.
Mais, page 150, je trouve ce qui me semble être la clef de voûte de toutes les émotions collectives dont il parle : la fierté.
Besoin de conseil RH pour managers en quête d’énergie ? Il faut voir et écouter Dominique, conseil RH de la rue, qui a l’avantage de parler d’expérience.
Ses conseils ? Trouver son énergie, une énergie positive que vos interlocuteurs finiront par vous retourner à un moment où à un autre. Croire en soi. Et surtout, ne pas chercher à renier ce que l’on est : être authentique.
Dominique est un homme que vous pourrez trouver sur une ligne de RER ou dans le métro. Ancien responsable logistique, il a rajouté plus six années de rue à son CV.
Les bénéfices qu’il tire de son expérience se situent au niveau humain : comprendre les gens dans un regard, sentir en un instant la générosité, le coeur … l’arnaque. Bref, développer une intuition qui manque à beaucoup de managers.
Les formations comportementales intègrent déjà des mises en situation surprenantes. Faudra-t-il y rajouter une expérience de la rue ?
Laurent Ryckelynck
La séquestration des dirigeants est un comportement à la mode. Sony, Caterpilar, 3M … du beau monde passe à la casserole. Selon un sondage CSA, 45% des français n’y sont pas hostiles. Et des cabinets conseils travaillent au kit de survie du dirigeant séquestré. Au Japon, des PDG économes sont épargnés par la colère populaire. Est-ce la solution ?
Non, la solution réside plutôt dans une prise en compte de la dynamique humaine. Au-delà de la tactique de prise d’otage qui permet d’obtenir quelque chose par la pression, tactique commune avec les somalis détourneurs de bateaux, la séquestration d’un dirigeant est le résultat d’une rupture dans l’échange entre les acteurs.
Les Rolling Stones sont-ils des seigneurs du team building ? C’est ce que je me suis demandé en regardant hier le DVD de « Shine a ligth », le film de Martin Scorsese sur un concert des Rolling Stones au Beacon Theater de New York.
Dans son acception la plus large, le team building consiste à rapprocher des personnes. Généralement, une expérience commune est un bon moyen pour créer un vécu fort, source de liens. A ce titre, les concerts rock sont un moment d’une intensité remarquable, et il suffit de regarder la foule pour se convaincre qu’un courant passe et réunit les spectateurs.
D’où la tentation de procéder de la même façon pour souder des équipes. Pour autant, est-ce une bonne idée ? Non, bien sûr, pour deux raisons au moins, évidentes mais qu’il est bon de rappeler.
Il est généralement admis que les programmes de motivation sont destinés à embarquer les personnes « non-motivées », c’est-à-dire dans un état neutre par rapport au changement que vous leur proposez. Les « pour » seront de votre côté. Et les « contre », vous espérez au mieux en faire des neutres. Mais ce n’est pas toujours possible, car les émotions sont là !
L’autre jour, je discutais avec un ami avec qui j’avais partagé suffisamment au cours des deux dernières années pour l’envisager dans mon esprit comme un bon-père-placide, tempéré, plutôt tourné vers l’art (il est créateur de décors). Nous parlions de la crise. Voici, en substance, son discours :
Il faut tout remettre à plat, repartir à zéro. Tout est pourri. Les banquiers, les industriels, les patrons et les cadres : inutiles, nuisibles. Qu’on les mette à 500 euro par mois, ils comprendront un peu mieux la vie ! Je suis pour tout casser…
Bref, lui dis-je, ce que tu souhaites, c’est comme on dit : « une bonne petite guerre » ?
Les hommes politiques ont toujours été des adeptes de la communication de masse, descendante. Ecrasez un message le plus fort, le plus loin et le plus longtemps possible… il en restera quelques chose.
Obama a construit sa campagne de manière révolutionnaire. C’est ce que montre le remarquable travail sur la campagne présidentielle américaine qu’a mené le think tank Terra Nova.
La vidéo présente de nombreux témoignages de responsables de la campagne d’Obama, d’experts, de militants, de concurrents. Les documents (dossier, synthèse, présentation) proposent des analyses très riches, avec des recommandations d’évolutions des pratiques françaises.