En écoutant ses besoins, nous ressentons la fierté de cette équipe qui est en train de faire de Generali, en un temps record, l’un des leaders de son secteur sur internet. Nous concevons un processus de création collective qui génère des échanges enthousiastes et constructifs, et renforce la transversalité.
Les collaborateurs créent le scénario puis les dialogues d’une bande dessinée racontant la vie de leur division. Le storyboard et les dessins finalisés sont assurés par un dessinateur professionnel de B.D., Olivier Martin.
Dans cette vidéo de TED, Tom Wujec raconte les nombreuses expériences qu’il a menées autour de ce défi simple.
Avec un matériel accessible à tous, spaghettis, fil, scotch, chamallow, une équipe de 4 à 5 personnes doit réaliser la plus haute tour en exactement 18 minutes, avec pour contrainte principale, le fait de disposer le Chamallow au sommet de la structure. Tous les détails sur le site Marshmallow Challenge.
Tom Wujec a conduit environ 70 sessions avec des populations très diverses, des enfants de maternelles, des jeunes diplômés, des CEO, des architectes, des ingénieurs…
Qui sont les plus mauvais ?
Les jeunes diplômés de Business Schools…
Trop conceptuels, planifiant et théorisant trop avant de prototyper pour constater alors que leur belle structure ne supporte pas le poids du Chamallow
Les meilleurs ?
Hormis les architectes et ingénieurs qui inventent d’ingénieux dispositifs, ce sont les enfants de maternelles. Dès le début, ils testent, mettent en pratique, puis font évoluer leurs structures.
Un projet d’équipe démarre toujours par une première rencontre entre les participants. Trop souvent, les responsables du projet vont droit au but : situation, objectifs, organisation et répartition des tâches, moyens disponibles. Ils pensent ainsi montrer leur détermination et gagner du temps.
Hier, j’étais à la Comédie Française, voir la très agréable pièce La Grande Magie, d’Eduardo de Fillipo, mise en scène par Dan Jemmett. Celui-ci explique comment procède avec ses acteurs.
Au cours de l’été, McKinsey a mené une étude auprès de 1.653 dirigeants du monde entier pour évaluer leur clefs du leadership en temps de crise. L’étude a identifié 3 classes de dirigeants : ceux qui sont très satisfaits de leur gestion de la crise, ceux qui le sont relativement, ceux qui ne le sont pas du tout et compare les réponses aux différentes questions en fonction de ces trois classes.
Parmi les nombreux sujets abordés, deux ont retenu particulièrement mon attention.
- Les dirigeants qui sont très satisfaits de leur performance consacrent plus de temps à mobiliser leurs collaborateurs, mais les deux premières mesures citées dans ce cadre (plus parler de l’entreprise, de ses valeurs et de sa direction et informer les collaborateurs des performances financières de l’entreprise) ne sont pas jugées les plus efficaces.
- Les dirigeants étaient interrogés sur les aptitudes et compétences qui les ont le mieux préparé à faire face à cette crise. Tous, indépendamment de leur réussite, répondent la gestion de l’incertitude et le réalisme dans l’analyse de la situation. En revanche, seuls les plus performants citent massivement la qualité des relations humaines, avec leurs collaborateurs, leurs partenaires… et l’aptitude à inspirer. Deux leviers que l’on imagine mieux maîtrisés par les plus performants. La poule et l’oeuf.
Ces deux résultats soulignent au moins une évidence. Les dirigeants ont du mal à se souvenir que ce ne sont pas les chiffres ou les faits qui motivent les collaborateurs mais les aventures humaines.
Voici une histoire d”anti-team building” vécue dernièrement. “Toute ressemblance, … etc” sera évitée par le fait que je ne citerai ni mon interlocuteur (il est responsable d’une Mission Handicap) ni l’entreprise dont il s’agit. Il suffira de savoir que celle-ci réunit plusieurs milliers de collaborateurs et que, compte tenu de son positionnement protégé, la crise ne l’affecte, pour ainsi dire, pas.
Pendant plusieurs mois, mon interlocuteur et moi évoquons l’idée de réaliser un baromètre handicap dans son entreprise. Dans un baromètre, nous interrogeons les collaborateurs autour d’une expérience de relation avec une personne handicapée, dans une situation personnelle ou professionnelle. A partir de cette expérience, nous pouvons comprendre sa situation relationnelle, ses motivations et ses attentes pour progresser, la pertinence qu’il trouve à la politique handicap menée par son employeur, etc. Puis, réinjecter vers les collaborateurs le riche verbatim expérientiel qui est produit pour développer la sensibilisation.
Le team building n’aime pas le bon sens. Celui-ci conseille au manager de diminuer l’ambivalence des situations et d’orienter son équipe aussi vite que possible sur option rassurante.
Un récent article de Nils Plambeck, paru dans le cahier recherche@hec semble montrer le contraire.
Dans cet article, intitulé “l’ambivalence du dirigeant”, l’auteur montre :
- qu’évaluer à la fois les bénéfices et les inconvénients d’une situation engendre des réponses innovantes et créatives ;
- que donner à chaque solution (notamment lorsqu’elles sont proposées par des acteurs différents) une égale attention permet de diminuer les frictions au sein des équipes ;
- enfin, qu’il ne faut pas hésiter à étudier des solutions aussi tranchées que possibles.
Voici donc une nouvelle fois la preuve qu’avant de converger, il faut diverger. C’est la base des approches créatives. C’est aussi celle d’un bon management d’équipes.
Laurent Ryckelynck
Jeudi soir se tenait, dans le superbe auditorium de la Fédération Française de Football, une conférence organisée conjointement par l’ANDRH et l’Association des anciens HEC : Manager dans la tempête et préparer l’avenir, en prenant modèle sur le monde du sport.
J’ai pris quelques notes et vous livre ici des interventions qui ont retenu mon attention :
- Chez Rhodia qui traversait une période difficile il y a quelques années, le déblocage de l’intelligence collective a opéré lorsque la compétence “Coopération” a été mise en avant, encouragée, évaluée, qu’elle est devenue un pilier de la culture de l’entreprise, explique Philippe Bobin, Directeur du Développement des Ressources Humaines et ancien champion de décathlon.
- “La performance est d’abord individuelle. Le collectif n’a jamais sauvé les défaillances individuelles. C’est d’abord parce qu’on est performant individuellement qu’on réussit collectivement. Le groupe noie les responsabilités” affirme Claude Onesta, coach de l’équipe de France de Hand-Ball, le plus titré de tous (Champion Olympique, du Monde et d’Europe)
- Un coach doit aimer ses joueurs, mais ne doit pas vouloir se faire aimer, ont affirmé en coeur Marc Lièvremont et Claude Onesta. Certaines décisions impopulaires doivent être prises, comme par exemple le fait de ne pas retenir un joueur sur la feuille de match ou de dire franchement ce qui doit l’être.
Eternelle question de la motivation des équipes. Un article paru sur le site de Towers Perrin évoque un récent livre sur le sujet : Closing the Engagement Gap — How Great Companies Unlock Employee Potential for Superior Results, par Gebauer et Lowman.
Les auteurs ont analysé dans le détail huit entreprises américaines : Campbell Soup Company, EMC Corporation, Honeywell International, McKesson Corporation, MGM Grand Hotel and Casino, North Shore-Long Island Jewish Health System, Novartis AG and Recreational Equipment Inc. (REI).
Leurs conclusions : “We consistently found that organizations and managers get the best from employees when they do five things well: know them, grow them, inspire them, involve them and reward them,” said Gebauer. “When these five principles are at the core of the work experience, there’s no doubt that employees consistently give value-adding discretionary effort — and that directly impacts the organization’s financial results.”
Ainsi, d’après les auteurs, l’entreprise d’aujourd’hui se doit de “connaître, développer, inspirer, impliquer, récompenser” ses collaborateurs.
Augusto Boal, le fondateur du théâtre de l’Opprimé vient de disparaître, mais son oeuvre restera belle et bien ancrée dans le monde.
Le Théâtre Forum ou Débat théâtral, sa méthode, a diffusé dans le monde entier trouvant un accueil partout grandissant.
Parler est une chose, agir en est une autre.
C’est pour réduire cette fracture qu’Augusto Boal inventa ce mode théâtral dans son Brésil natal afin de mobiliser les opprimés, le peuple. De plus amples explications dans ce discours de son fils, Julian Boal, prononcé en 2006 à l’ENSBA.
Le principe : transformer des spectateurs d’une pièce en acteurs improvisés, pour les amener par le jeu à trouver les voies de la résolution de problèmes de société.
“Notre but n’est pas d’exhiber des émotions, mais de créer des fleuves en mouvement, de créer une dynamique“
Le saviez-vous ? Nous vivons un grand moment de team building planétaire. Notre animateur n’est autre que le virus de la grippe mexicaine. Son objectif : nous faire comprendre que nous ne formons qu’une seule équipe, et qu’il serait futile, voire dangereux d’essayer de nous protéger sans penser en même temps à la protection de nos coéquipiers.
Un article du Monde détaille les travaux de Marc Barthélémy, un chercheur du CEA. Celui-ci explique : Nous avons simulé la propagation d’une maladie de type grippal transmissible entre humains et avons testé deux stratégies d’utilisation des stocks de médicaments antiviraux disponibles à travers le monde. Dans la première stratégie, chaque pays utilise ses stocks égoïstement en les réservant à sa propre population. Dans la seconde, les pays les plus riches envoient une petite part - de l’ordre de 10 % à 20 % - de leurs réserves aux premiers pays touchés par l’épidémie. Dans nos simulations, cette gestion “altruiste” ou “collaborative” des stocks d’antiviraux réduit l’impact de la pandémie. Par rapport aux résultats donnés par une gestion “égoïste”, le nombre de cas mondial peut être divisé par 10 à 1 000 selon le pays et la saison au cours de laquelle se déclenche l’épidémie.
Finalementent, la grippe porcine, occasion d’expérimenter de nouveaux comportements altruistes, ne serait-elle pas une bénédiction ?
Laurent Ryckelynck